DANIEL JEANRENAUD

« La musique m’a sauvé »

L’homme aux trois prénoms est une légende vivante du rock’n’roll. Une vraie, de celle qui a vécu milles vies que personne ne connaît pour autant en dehors d’un cercle très fermé d’initiés. C’est pour réparer cette injure que nous l’avons invité à dégoupiller ses gâchettes rockabilly sur scène. C’est après avoir saigné sa guitare à blanc qu’il nous retrouve pour tout nous raconter. Au beau milieu de la nuit, en transe et complétement explosé, à l’image de sa vie menée à cent à l’heure.

 

Supersonic : Tu as vécu énormément de choses, plus de choses que la moyenne des gens normaux. On va commencer par le début, quand t’as 12 ans à Londres : tu écoutes Little Richard et ça change ta vie ?

Daniel Jeanrenaud : Ouais.. J’ai commencé la guitare quand j’avais 9 ans et je jouais à l’église parce que mon père était pasteur, et ma mère y chantait.. Pas de radio, pas de télé, pas de disques donc tout ce que je connaissais de la musique c’était la musique d’église.

 

« Je me suis fait virer de tous les lycées.. »

 

Supersonic : T’as commencé par chanter des chants religieux ?

Daniel Jeanrenaud : Ouais, ça c’était en 1972. Donc je suis arrivé en Angleterre à 12 ans, je parlais pas anglais à l’époque et pour la première fois j’entends Tutti Frutti par Little Richard. J’entends : « wapbapaloopabbapoolaboom » et je me dis « putain, qu’est-ce que c’est que cette musique ? » et « qu’est-ce que c’est que cette langue ? ».
Je croyais que ça voulait dire quelque chose.. Je suis revenu en France avec une guitare électrique et une banane alors qu’à l’époque tout le monde avait les cheveux longs et tout.. Je me dis « j’ai trouvé ma voie, je vais être « rock’n’roller » », alors même que tout le monde me disait y compris mes parents « et mais il faut apprendre un métier quand même.. ». Je me suis fait virer de tous les lycées..

 

Supersonic : Et après ?

Daniel Jeanrenaud : Après j’ai réalisé que « wapbapaloopabbapoolaboom » ça voulait rien dire. Mais en même temps ça voulait dire beaucoup.

Supersonic : Pour toi ça voulait dire beaucoup ?

Daniel Jeanrenaud : Oui, et certainement pour beaucoup de gens dans le monde qui parlaient pas l’anglais. Quand t’entends ce morceau par Little Richard, avec la voix qu’il a.. C’est tellement intense que ça te parle, même si tu comprends pas. C’est comme si il faisait la batterie avec sa voix..

 

« Je leur cassais la baraque dans les bals du 14 juillet »

 

Supersonic : Après cette claque R&R, direction les gangs de motards ?

Daniel Jeanrenaud : Ouais, j’étais le plus jeune et en fait ils se foutaient bien de ma gueule. Je m’en suis rendu compte plus tard. J’étais le plus jeune j’essayais de leur plaire.. Alors j’allais piquer des cigarettes dans les magasins pour eux, je me suis fait choper une ou deux fois.

Supersonic : Mais toi tout ce qui t’intéressait c’était la musique ?

Daniel Jeanrenaud : Oui.. Parce que la plupart de ces mecs là ils ont fini morts ou en tôle.. Moi j’avais la musique..

Supersonic : Après ça tu pars en Californie ?

Daniel Jeanrenaud : Ouais. Déjà avant ça, à 14 ans je savais jouer Johnny B. Goode par cœur. J’allais dans les bals de campagne, je demandais au guitariste qui faisait les rocks, les slows, les valses, les tangos pour les vieux, et puis tous les nouveaux tubes de l’époque.. Il jouait bien pourtant, mais quand il jouait les rocks, c’était tellement ringard, je lui disais « tu me prêtes ta guitare ? » et je leur cassais la baraque dans les bals du 14 juillet ! Dans la France profonde, sur la côte d’azur et en Haute Savoie.

Supersonic : Tu apportais la bonne parole rock dans les bleds paumés.

Daniel Jeanrenaud : Ouais, et après ça j’ai fait partie du premier groupe punk à Genève quand le punk est arrivé.. J’étais guitariste hein, pas chanteur.. On était les premiers, alors on a fait 3 concerts et on a cartonné quoi. Enfin on a cartonné..

 

«T’avais 5000 personnes qui nous jetaient des cannettes»

 

Supersonic : Y’avait une bonne ambiance quoi, ça a bien marché ?

Daniel Jeanrenaud : Ouais on s’est fait virer de la scène au bout de 2 mois, non c’était une super ambiance ! (rires) On était dans le journal le lendemain « vrai scandale au festival de jazz » ! (rires). T’avais 5000 personnes qui nous jetaient des cannettes !

Supersonic : Le R&R dans toute sa splendeur. Et les States, tu pars à 18 ans en Californie et tu fais un groupe avec des gars des Flamin’ Groovies, c’est bien ça ?

Daniel Jeanrenaud : Ouais, The KingSnakes. On jouait partout à San Francisco, dans les clubs et les bars. On a fait la première partie de Chuck Berry plusieurs fois. Il est quand même venu vers moi pendant le concert, il m’a fait « tiens, je te rends ta guitare », et pour moi c’était beaucoup..

Supersonic : Il paraît qu’il t’a dit « tu peux l’appeler Nadine maintenant », comme sa chanson ?

Daniel Jeanrenaud : Non c’est une connerie du manager ça.. Enfin pas vraiment, c’est exagéré. Je lui ai prêté ma Gibson de 1951 c’est vrai, parce qu’il avait pété une corde sur la sienne. Il a joué Nadine avec, c’est vrai aussi. Du coup le manager m’a dit de dire qu’il avait appelé ma guitare Nadine, mais ça c’est une connerie !

Supersonic : J’ai lu que vos concerts étaient tellement épiques que les salles voulaient plus de vous ?

Daniel Jeanrenaud : Ouais, on foutait un tel bordel ! On était comme les Who tu vois, on se battait dans les loges pour rigoler, on s’arrachait les habits, on jetait les miroirs, on cassait tout.. Et les mecs nous disait : « bon ben vous rejouerai plus jamais ici » ; on se faisait virer par les videurs des clubs. Et pi’ deux mois plus tard les mecs nous rappelaient : « bon, tout le monde vous redemande ».
On était le seul groupe de R&R à San Francisco ; on faisait plus ou moins la même chose que ce qu’on fait maintenant. Et le public comprenait, c’est ça qui compte. C’est le public, c’est pas les organisateurs.

 

« Ma vraie dope c’est la musique. »

 

Supersonic : De toute façon les salles c’est pas ton truc, après t’as vachement joué dans la rue, dans le métro, dans des kebabs même !

Daniel Jeanrenaud : Non, c’est pas ça, j’ai fait pleins de salles, j’en fait toujours. J’ai joué devant 100 000 personnes à Barcelone. J’ai fait des gros festivals, des gros clubs, des petits clubs, beaucoup de boui-boui..

Supersonic : Tout ce qui t’intéresse c’est la musique, quel que soit l’endroit en fait ?

Daniel Jeanrenaud : Oui ! Et la réaction des gens aussi, que ce soit dans le métro, dans la rue, devant 100 000 personnes ou ici. Quand le groupe joue bien, quand le groupe est content ; et même si les gens aiment pas on en a rien à foutre, s’ils aiment c’est encore mieux ; mais on joue pas pour plaire. Enfin évidemment qu’on veut plaire, gagner de l’argent et devenir connus, comme tous les groupes. Ça serait totalement hypocrite de dire le contraire : si tu veux pas devenir connu tu restes dans ta chambre. Quand tu joues sur scène c’est pour plaire, mais ce qui compte avant tout c’est de te plaire à toi-même. Quand je sors de scène ou du métro et que je me dis « putain je leur ai donné leur race », là je suis content ; « tiens j’ai appris un nouveau riff’ ce soir », là je suis content, tu vois ?

Supersonic : Ouais.

Daniel Jeanrenaud : Ouais, parce que être musicien, c’est apprendre chaque jour. T’as toujours pleins de gens qui viennent te voir : «ouais c’est génial et tout et tout », mais si tu les écoutes trop, t’es plus génial.

Supersonic : Un moment t’as voulu essayer le « Free-Base » avec Sly Stone. Tu voulais t’ouvrir à autre chose ?

Daniel Jeanrenaud : Non c’est pas ça.. C’est les aléas de la vie. Tu commences à fumer des clopes, après tu commences à fumer des joints, après tu te prends une première ligne de coke pour la première fois de ta vie. Après une ligne d’héro, ah c’est pas mon truc l’héro ça l’a jamais été, mais la coke j’aimais bien.. J’aime bien la beuh, le shit, l’alcool. Mais ce qui a toujours compté le plus pour moi c’est la musique. Et donc euh, avec Sly Stone c’est une des premières fois que je prenais du « Free-Base », c’est comme du crack mais en plus clean. Tout est violent et intense.

 

Supersonic : Mais alors, qu’est-ce que ça t’a apporté pour la musique ?

Daniel Jeanrenaud : Plusieurs fois ça m’a bien foutu en l’air ce truc.. Mais y’a eu des fois où en descente j’ai écrit des super morceaux ; mais je sais pas si c’est à cause de ça.. Pour moi l’alcool, la drogue, c’est des véhicules, et quand tu prends ces véhicules pour ta locomotive, c’est là que t’es foutu. Quand tu penses que t’as besoin de ça pour fonctionner, c’est fini. Je suis tombé bien bas là-dedans pendant des années, en Angleterre. Mais comme je jouais tous les soirs au Marathon Kebab pendant 12 ans…

On lui amène à boire. « ah merci ». Quelqu’un l’interrompt, il s’emporte en rigolant: « je suis en train de faire une interview merde ! »

Supersonic : Je t’écoute.

Daniel Jeanrenaud : J’étais complétement défoncé mais je jouais, tous les jours, dans n’importe quel état ; je faisais 3 sets de suite, défoncé, tous les ans, tous les soirs pendant 12 ans.. T’es même plus fatigué à un moment donné, c’est au delà de la fatigue ; je pouvais parler à un mec et jouer les pires trucs à la gratte en même temps, sans regarder mon manche toute la soirée. Je suis devenu une machine, mais parce que j’aime ce que je fais. La musique m’a sauvé. J’ai eu la dope et tout, mais j’en suis revenu. Ma vraie dope c’est la musique.

 

« C’était puissant, du Rock & Roll » (Avec M.Chao)

 

Supersonic : Un moment t’as arrêté quoi.

Daniel Jeanrenaud : Graduellement, t’arrêtes pas du jour au lendemain. Mais tu sais j’ai vu les pires trucs, dans les crackhouses à Londres. J’étais le seul mec qu’était musicien, qui gagnait sa vie honnêtement. Les autres mecs c’était des rockers et les nanas c’était des putes, pour avoir leur dope. J’aimais ça aussi évidemment mais la musique m’a sauvé, et me sauve encore aujourd’hui. Mon contrebassiste qui est encore avec aujourd’hui me disait : « si tu fumes du crack devant moi je te tue ». C’est facile de tomber dans la déprime et de se complaire là-dedans, et c’est important dans ces moment là d’avoir des mecs comme lui qui te font comprendre que tu vaux mieux que ça !

 

Supersonic : Bien sûr. T’as fait un truc avec Manu Chao à un moment, quand tu rentres des States ?

Daniel Jeanrenaud : Ouais j’avais un groupe avec un ex-membre des Flamin’ Groovies dans mon groupe. On a fait deux albums et on a splitté, à cause de la distance. A un moment Manu Chao avec son groupe les Hot Pants sont devenus la nouvelle formation des KingSnakes. On se barrait tous les week-ends en province et en Espagne durant quelques années.

Supersonic : Tu menais une vie à cent à l’heure, tu faisais la fête tout le temps ?

Daniel Jeanrenaud : Tout le monde faisait la fête tout le temps. On a joué ensemble durant 1 an et demi, ça a cartonné. C’était différent. Tous les morceaux à fond la caisse, un peu trop rapides parfois à mon goût. Une bonne énergie, un public, c’est l’époque du rock alternatif dans les années 80 en France. L’époque des Béruriers Noirs. Il nous a donné un nouveau public, alors qu’avec les Flamin’ Groovies c’était plutôt des vieux là c’était plus des punks. C’était puissant, du Rock & Roll.

Une copine intervient : « pardon de te déranger Daniel, mais on s’est pas dit au revoir ». Réponse lapidaire de l’intéressé : « si, on s’est dit au revoir ». Qui reprend le fil de sa pensée :
Daniel Jeanrenaud : Après Manu Chao a quitté les KingSnakes et a monté la Mano Negra qui a cartonné à mort, et on avait le même batteur qui était son cousin avec qui il joue depuis tout petit. Nous on a signé un album avec EMI avec le batteur original des KingSnakes qui était le mec des Flamin’ Groovies. Après le groupe a splitté à cause d’histoires de politiques de maisons de disque de merde..

Le moment mal choisi par un pote.. il nous hurle à l’oreille : « I’m in Last Intervieww!! ». Il reprend :
Ils ont foutu le groupe en l’air. Le manager voulait qu’on joue moins mais pour plus d’argent. Donc on jouait moins. Un groupe qui joue pas c’est un groupe qui se mine et qui se pose des questions. Avec les histoires de pognon et tout.. C’est le pire album qu’on a fait celui-ci avec EMI, alors que c’est là que y’avait le plus de moyens, d’une manière ironique.. Les deux albums qu’on avait fait avant, avec rien du tout sonnaient vraiment, et ils sonnent toujours vraiment.
Quand t’as des gros moyens t’as le producteur, le manager, les roadies, le sonorisateur, l’éclairagiste, presque la maquilleuse.. Et évidemment qu’on avait beaucoup plus de promo, des trucs comme Marie-Claire et des journaux complétement débiles qui ont rien à voir avec la musique.. On a fait des télés et tout, des télés complétement débiles aussi..
On a joué sur le champ de mars devant la Tour Eiffel face à 80 000 personnes ; chaque groupe devait jouer un morceau en play-back… Donc on a splitté, moi j’ai continué avec plus ou moins de bonheur.. J’ai monté mon label, j’ai sorti des best-of des KingSnakes et le dernier concert qu’on a fait avec le groupe c’était à l’Olympia en 1997 en première partie de Screamin’ Jay Hawkins quand même.

 

 

« Tant que je suis pas mort, le Rock’n’roll est pas mort »

 

Supersonic : Après ça tu recommences à zéro à Londres ?

Daniel Jeanrenaud : Oui, à faire la manche dans le métro. J’aime jouer c’est tout. Là je reviens d’une tournée en Ukraine, j’ai joué 2 semaines là-bas. J’ai fait 4500 km en 2 semaines, dans des endroits où y’a jamais eu d’étrangers, quasiment pas de R&R.

Supersonic : Ils avaient jamais vu ça quoi ?

Daniel Jeanrenaud : Jamais, c’est un pays qui est en guerre, c’est comme les années 50 là-bas. Les filles elles sont belles, en même temps ils osent pas trop faire chier après toutes ces années de communisme. Moi je leur ai montré ce que c’était.
Le mec qui organise toute la tournée est aussi celui qui m’accompagne à la guitare sèche, il fait « tin tin tintin tintin » comme Green Onions et puis il m’introduit en ukrainien « voici Daniel blablabla » et puis j’arrive ; et sans qu’il s’arrête de jouer je branche ma guitare et je fais « Boom Boom Boom Boom » de John Lee Hooker. Premier solo je saute de la scène, je choppe la première nana, je la force à monter, et là de la main gauche je la fais danser le rock et de la main droite je joue de la guitare. On y retourne au mois de mars avec un nouvel album « The Rock’n’roll Tsar », parce que y’a déjà eu des Kings Of R&R mais jamais de Tsar Of R&R.

Supersonic : Retour à Londres : on dit que le Camden Underground est mort. Qu’est-ce que tu en penses?

Daniel Jeanrenaud : C’est mort ouais, comme toutes les grandes villes de l’Ouest, tout est devenu vachement sophistiqué. Si t’as pas de pognon t’es une merde. Toutes les vieilles guitares elles coûtent une fortune alors qu’elles devraient pas. C’est mort mais tant que moi je suis pas mort, le Rock’n’roll est pas mort. Tant que moi et d’autres gens comme moi. Y’a pas que moi. Quand t’es musicien c’est important de pas faire ça pour l’argent. Il faut en vivre, c’est tout, c’est pour ça que je fais la manche. Avec mon contrebassiste, à chaque fois on arrive dans le métro et on fait un carton..

Une certaine Sophie intervient : « Daniel ! » ; Réponse de l’intéressé: « T’es en bas, pourquoi t’es en bas ? Sophie ! Sophie ! Toi tu appartiens en haut ! » Avant de reprendre le fil de sa pensée:
Putain en Ukraine j’ai rencontré un mec qui a presque 70 ans. C’est un des premiers harmonicistes de blues à Kiev en 1972, sous Brejnev. Ils étaient deux dans la ville à jouer de l’harmonica Blues. Ils avaient qu’un harmonica et ils le partageaient ! T’entends des trucs comme ça et.. C’est ça qui me donne envie de continuer. C’est des trucs comme ça.

 

« Ca vaut 1 million de dollars ! » (le pouce levé de C.Berry)

 

Supersonic : En parlant de rencontres, j’ai lu que t’avais rencontré les plus grandes stars du Rock’n’roll : Bo Diddley, Chuck Berry, Dead Kennedys.. C’était quoi la plus belle ?

Il marque un temps d’arrêt, s’allume une clope avant de se lancer :

Daniel Jeanrenaud : C’est quand même Chuck Berry.. Parce que moi quand j’avais 14 ans comme je te l’ai dit je leur mettais leur race avec Johnny B. Goode dans les bals ; « toi t’es guitariste professionnel mais moi je vais te montrer comment on joue Chuck Berry » (rires). J’étais un peu grande gueule mais en même temps j’avais appris les notes quoi ! Et la première fois qu’on a fait la 1ère partie de Chuck Berry à San Francisco, déjà c’était mon anniversaire j’avais 20 ans.. Il pète une corde il joue sur ma gratte ; nous comme d’hab’ on joue quelques uns de ses morceaux, alors il nous regarde jouer.. C’est un mec avare en compliments hein, et il passe devant nos loges pour pisser et sans un mot il vient vers moi et il me fait un pouce levé en signe d’approbation. Je suis pas timide hein mais alors là.. Pour moi ça vaut 1 million de dollars !

Après avoir versé quelques larmes de joie et de nostalgie, il reprend :
Tu vois Chuck Berry il m’aime, et pourtant il a aucune raison. Je suis pas un Rolling Stone, tu vois j’étais un petit groupe qui faisait sa 1ère partie comme il y en a eu tant. Et c’est pas à tout le monde qu’il fait ça, et je me dis : « Attends, qui t’es toi ? ». Une des raisons principales pour lesquelles je joue de la guitare c’est grâce à lui ; et donc toi, espèce de connard avec tes limousines et ton bordel : « Qui t’es ? Qui t’es ? ».. Et moi je suis moi, et peut-être que j’aurais jamais de gros tubes.. Je m’en fous, en tout cas je me marre bien, et je fais de la musique pas mal.

Supersonic : Pour terminer, c’est qui cette Georgette ? (nom d’une de ses chansons, NDR)

Daniel Jeanrenaud : Alors ça c’est une histoire très marrante, parce qu’elle existe pas cette nana. C’est à l’époque quand j’habitais à Paris, Belleville. Un pote africain à moi qui jouait du djembe et qui chantait un peu est venu squatter chez moi avec sa femme. Et on fumait des pétards et tout.. Il s’appelait George. Un coup on délire : « hey Georgette, give me some that Gette ! », pour me passer le joint. Et pas longtemps après on se retrouve en répét avec les KingSnakes et j’ai décidé de faire une chanson dessus, justement pour faire croire que c’était sur une fille !

Maxime Jammet pour Supersonic
Interview réalisée le 20 décembre 2016