Dead Rabbits
« La mort ? Un truc banal..»
Dr(dr)one tabasse tellement sa répét de la Megateuf #3 qu’on doit battre en retraite dans le fumoir pour s’entendre parler. Sans cigarette mais avec un parler cash qui fait du bien, Thomas Hayes répond en 6mn chrono à des questions pourtant pas faciles sur la mort, le « psyché », le mainstream et le mensonge, bien sûr : leur dernier album sorti chez Fuzz Club Records s’appelle « Everything Is A Lie ». Sans mentir ?
Supersonic : Dead Rabbits c’est une blague sur Alice au Pays des Merveilles ?
Thomas Hayes : Et non ! Non en vrai ça vient d’un gang new-yorkais qui s’appelait comme ça. Le film Gangs Of New-York avec Di Caprio parle de ça.
Supersonic : Es-tu en train de mentir ?
Thomas Hayes : Haha, non, c’est vrai !
Supersonic : Quel est ton mensonge favori ?
Thomas Hayes : A l’école en Angleterre on t’apprend toute l’histoire de l’empire anglais en te disant que c’était super toussa toussa, alors qu’en fait on a littéralement massacré le reste du monde, c’est horrible. C’est un énorme mensonge.
Supersonic : Tu fais pas mal référence à la mort, c’est un thème qui t’intéresse ?
Thomas Hayes : Oui tout à fait, d’ailleurs je trouve que la plupart des gens évitent un peu trop la question. Alors qu’en fait c’est quelque chose de tout à fait banal.
« Le « psyché » ? On s’en fout pas mal »
Supersonic : Comme beaucoup de groupes aujourd’hui, tu es étiqueté « psyché ». C’est quoi ce terme barbare ?
Thomas Hayes : J’en sais rien. Les gens disent ça oui.. En fait on s’en fout pas mal de ça.
Supersonic : Tu ne fais que jouer du rock’n’roll ?
Thomas Hayes : Oui, c’est ce qu’on a toujours fait. On fait ça pour s’amuser entre potes.
Supersonic : Les tournées c’est aussi un bonne excuse pour voyager non ?
Thomas Hayes : Ouais à fond, rencontrer des gens, faire des contacts pour la musique. Paris est une chouette ville.
Supersonic : A part Dead Rabbits tu as d’autres projets ?
Thomas Hayes : Oui mais je ne peux pas en dire plus pour l’instant.
Supersonic : Ahah, ok. C’est du zouk’ ou ça reste dans cet esprit mur sonique ?
Thomas Hayes : Ahah, c’est dans le même esprit. Cette idée de remplir l’espace avec plusieurs guitares. Et aussi cette idée de transporter la musique dans un niveau supérieur, dans une autre dimension, un autre lieu.
Supersonic : Un lieu où la vérité existe ?
Thomas Hayes : Ahah. Oui on rigole mais en plus c’est vrai, la musique permet d’atteindre la vérité.
Supersonic : C’est comme de la méditation ? Cette musique « psyché », si on veut.. (je fais des grosses guillemets avec les mains en rigolant, NDR)
« Une musique pour chaque émotion »
Thomas Hayes : Ahaha. Oui, en quelque sorte. Quand je me sens pas bien j’ai envie de jouer de la musique. Généralement je me sens plus relaxé après après une bonne petite jam’ entre potes.
Supersonic : C’est la meilleure drogue au monde ?
Thomas Hayes : Oui, totalement, la musique est une drogue. Il y a une musique pour chaque émotion, chaque situation, chaque personne.
Supersonic : Comment tu te sens là ?
Thomas Hayes : Chill mec !
Supersonic : Cool. Et tu écoutes quoi quand t’es chill’ ?
Thomas Hayes : Hum, du Death In Vegas !
Supersonic : Encore la mort, c’est quelque chose qui t’obsède pas mal on dirait.
Thomas Hayes : Hahaha. Non pas du tout, c’est une affreuse coïncidence. Le fait de mettre « Dead » ou « Death » dans le nom de ton groupe, c’est une façon d’être anti-mainstream.
Supersonic : Tu es donc un groupe anti-mainstream ?
Thomas Hayes : Ouais, après on s’autorise des côtés « poppy » c’est cool.
Supersonic : Ouais je trouve aussi, les deux ne sont pas incompatibles. Être pop ça n’est pas la mort, c’est cool aussi.
Thomas Hayes : Je suis d’accord avec ça, avoir un côté pop c’est cool. Par contre la pop music de la radio c’est bien pourri. C’est l’image avant le contenu artistique.
Supersonic : On est d’accord là-dessus. Merci mec c’était intéressant.
Dead Rabbits // « Everything Is A Lie » // Fuzz Club Records // 2016
Maxime Jammet pour Supersonic
Propos recueillis le 15 Avril 2017