NICOLAS KER
Avant un concert flamboyant qu’il clôturera par un très bel hommage au Sister Ray de The Velvet Underground, Nicolas Ker nous a reçu dans les loges flambant neuves du Supersonic. Fidèle à sa réputation, il passe du coq à l’âne au cours d’un échange survolté.
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Supersonic : Ton album s’appelle « Les faubourgs de l’exil », et voilà que tu sors une chanson intitulée « I’m not here anymore » : ça parle encore de l’exil ?
Nicolas Ker : Alors de quoi parle cette chanson.. Non ça ne parle pas vraiment de l’exil.. En fait, je ne sais pas du tout de quoi ça parle. Même si j’écris les paroles, je ne sais absolument pas de quoi ça parle.
Le seul truc que je trouve classe, vers la fin y’a une super belle phrase genre « Et ils n’ont pas retrouvé le cadavre ; il était caché à un autre étage ». Je ne sais pas vraiment ce que ça veut dire mais au moins je sais que ça veut dire quelque chose.
« Les Faubourgs de l’Exil » je sais de quoi ça parle, et ça parle pas du tout de l’exil. Comme je l’ai déjà expliqué chez Ruquier, ça parle du fait que y’a deux types de gens : ceux qui sont centrés sur eux-mêmes et ceux qui sont à côté de leurs pompes.
Supersonic : Tu m’as dit que t’aimais bien tous les musiciens un peu « chelous ».. [Là-dessus il pointe du doigts son guitariste assis en face]
NK : Ah bah regarde le, ahah ! Parfois j’ai l’impression d’être Tod Browning (Réal de Freaks, 1932), je réalise un film avec que des freaks ; (rires) quand tu vois les musiciens qui m’entourent..
Supersonic : Si j’ai bien compris, tu aimes t’entourer de freaks ?
NK : Ah ben j’ai pas le choix, ça se trouve toujours comme ça ! (rires) Voilà, je les choisis pas comme dans un casting de célébrités.. Il se trouve que tous les gens qui m’entourent sont des freaks. (rires) (rires) Et moi je suis un peu le roi, le « Freaks Imperator »!
Supersonic : Tout à l’heure tu me parlais du Velvet Underground..
NK : Ah ben eux c’est une belle bande de freaks, pour le coup ! (rires) (rires) Ah ouais je les adore !
Supersonic : La première chanson Rock de l’histoire c’est laquelle pour toi ?
NK : Je te l’ai dit tout à l’heure, c’est Ike Turner avec Rocket 88 sorti en 1951, bien avant Elvis Presley.. Mais en fait c’est le même Ike Turner que « Ike et Tina » ; la première chanson Rock, c’est Ike Turner.
Et après, pour moi la première chanson de rock maléfique c’est Who Do You Love par Bo Diddley. La version de Jesus And Mary Chain est fantastique aussi.
Supersonic : Est-ce que t’aimes bien Bukowski ?
NK : Non, je déteste.. Non mais vraiment en plus. Women c’est vraiment un livre dégueulasse.. Moi j’adore les filles. A la rigueur il est drôle, intelligent, il écrit de très beaux poèmes, mais j’aime pas sa vision de la femme.
J’adore William Burroughs, j’adore plein d’écrivains bien bizarres, mais pas Bukowski, il m’a vraiment énervé avec Women.
Supersonic : Entre « Paris », Pony Hoax, Nicolas Ker, les collabs avec A.Dombasle et j’en passe, tu cumules. Tu t’ennuies vite ?
NK : Ouais, totalement, mon plus grand ennemi c’est l’ennui. Et même avec tous ces projets j’ai encore trop de temps que je passe à rien faire.
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Nicolas Ker // Les Faubourgs de l’Exil // Pan European Recording
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Maxime Jammet pour Supersonic
Interview réalisée le 21 juillet 2016